Sobriété éditoriale : réduire son impact environnemental Synthèse

Vous souhaitez connaître les bénéfices de la sobriété éditoriale, ainsi que des outils qui peuvent vous guider dans la mise en place de bonnes pratiques ?

Vous trouverez ce dont vous avez besoin dans cette synthèse du webinaire  « Sobriété éditoriale : réduire son impact environnemental » qui a eu lieu le 12 juin 2025.

Intervenante : Ferréole Lespinasse (lien externe) de Cyclop Éditorial (lien externe)
Animatrices : Bettina Canet (lien externe) et Laïla Tamani (lien externe), de la communauté écoconception des Designers Éthiques (lien externe)

Préambule

Depuis 2009, Ferréole Lespinasse accompagne les organisations en sobriété éditoriale et en langage clair, au sein de Cyclop Éditorial.

À ce titre, elle propose : 

  • des ateliers,
  • des plans d'actions,
  • des refontes de site Internet,
  • des formations,
  • des outils d'accompagnement (guide méthodologique).

Définitions

Sobriété éditoriale

La sobriété éditoriale se construit en complémentarité de la sobriété numérique. Il s'agit d'apporter un regard critique et constructif à tous les niveaux de la création des contenus. 

Objectifs visés :

  • alléger l'impact environnemental de la communication (print ou numérique),
  • respecter la charge mentale des publics et des communicants,
  • augmenter la performance, la visibilité et la cohérence des actions de communication. 

La sobriété éditoriale peut donc être utilisée pour la création de contenu. L'éditorial accompagne alors la sobriété numérique :

  • dès la réflexion sur le parcours utilisateur·rice,
  • dans la rédaction des contenus,
  • dans le pilotage et la diffusion du contenu. 

    Langage clair

    Le langage clair est une norme1. C'est également un droit civique : chacun·e a droit à des informations adaptées afin de connaître ses droits et ses responsabilités. 

    Il est basé sur 4 piliers : 

    • le contenu est-il pertinent ?
    • le contenu est-il facile à comprendre ?
    • le contenu est-il facile à trouver ?
    • le contenu est-il utilisable ?

    On va par ailleurs distinguer : 

    • le langage clair : utilisé pour un public général,
    • le langage simplifié : s'adressant à un public ayant des difficultés de compréhension de la lecture,
    • le FALC : destiné à des personnes porteuses de déficiences intellectuelles.

      1 Norme ISO 24495-1:2023 Langage clair et simple (lien externe)

      2 Facile à lire et à comprendre

      Chiffres clés

      Lecture

      En France : 

      • 16% de la population éprouve des difficultés à lire et à écrire,
      • 21% de la population3 souffre d'illectronisme4,
      • 7% de la population souffre d'illettrisme5

      3 Source : INSEE

      4 Difficulté, voire incapacité, à utiliser les appareils numériques et les outils informatiques en raison d'un manque ou d'une absence totale de connaissances à propos de leur fonctionnement. (source : info.gouv.fr)

      Source : iErgo

      Charge mentale

      En France : 

      • 54% de la population souffre de fatigue informationnelle,
      • 70% de la population déclare limiter (voire cesser) son accès à l'information6.

      6 Source : Fondation Jean Jaurès

      Publication

      En France :

      • 96,5% des pages du web ont un trafic nul sur les moteurs de recherche7,
      • 20% du contenu génère l'essentiel du trafic sur les sites8,
      • 64% du contenu est du copié-collé pur et simple9.

      Seulement 3,5% du web est donc visité. Le reste est un cimetière numérique. 

      7 Source : Ahrefs (2023)

      8 Source : Isabelle Canivet

      9 Source : INA

      Conclusion

      Ces chiffres font réfléchir :

      • Pourquoi communique-t-on autant ? 
      • Pourquoi publie-t-on autant de contenu ?

      L'objet de la sobriété éditoriale est donc de ramener du bon sens face à tous ces chiffres

      Sobriété éditoriale : éléments de compréhension

      Questions à se poser

      La sobriété éditoriale va venir interroger : 

      • la stratégie de communication : les messages sont-ils adaptés et répondent-ils aux objectifs ?
      • le dispositif de communication : quels supports vais-je investir, pour quelle efficacité et pour quelle empreinte environnementale ? 
      • le choix du format : quel format pour faciliter la réception du message en étant le plus léger ?
      • la fréquence de publication : quel rythme pour être efficace, tout en étant respectueux des lecteur·rices et des communicant·es ?
      • le cycle de vie du contenu : quand mettre à jour, archiver ou supprimer un contenu ?
      • l'efficacité de la communication : mes actions apportent-elles des résultats, sans ajouter au brouhaha ambiant ?

      Bénéfices

      La sobriété éditoriale est bénéfique à plusieurs niveaux : personne, planète et prospérité.

      Au niveau des publics visés, elle permet de : 

      • réduire sa charge mentale,
      • fluidifier le parcours de lecture et la navigation,
      • favoriser l'inclusion et de réduire la fracture numérique.

      Sur le plan environnemental, elle contribue à :

      • réduire le nombre de supports (print ou web),
      • diminuer le nombre et la complexité des pages,
      • diminuer le temps de consultation avec des contenus structurés et utiles.

      En ce qui concerne l'organisation, cela lui permet de :

      • faciliter le passage à l'acte des publics,
      • prendre soin de ses collaborateurs,
      • rationaliser le processus de production,
      • améliorer son image. 

      Règle des 3 U

      La sobriété éditoriale s'appuie sur les 3 U de l'écoconception : utile, utilisable et utilisé

      Elle va ainsi venir interroger l'utilité de mon contenu :

      • répond-il aux besoins utilisateurs ?
      • permet-il d'accomplir une tâche ?
      • soutient-il mes objectifs de communication ?

      Ainsi que son utilisabilité :

      • permet-il un usage agréable, simple, accessible et efficace ?
      • facilite-t-il le passage à l'action ?

      Et son utilisation

      • est-il adopté par les utilisateurs ?
      • fait-il l'objet d'une amélioration continue ?

      En s'appuyant sur les 3 U, on va donc dimensionner l'action au regard : 

      • du besoin des utilisateurs,
      • du résultat à atteindre

      Sobriété éditoriale : passage à l'action

      Méthodologie

        Afin de mettre en place un plan de sobriété éditoriale, il convient de suivre les étapes suivantes : 

        • étape 1 : quand faut-il communiquer ? 10
        • étape 2 : avant de créer le contenu, interroger son utilité,
        • étape 3 : avant de créer le contenu, déterminer son format,
        • étape 4 : en créant le contenu, veiller à sa qualité (langage clair),
        • étape 5 : piloter le cycle de vie du contenu,
        • étape 6 : améliorer en continu.

        Vous pouvez retrouver via le site de Cyclop Éditorial la carte mentale des 48 bonnes pratiques (lien externe), réparties selon ces 6 étapes.

          10 Référence à l'arbre décisionnel des Designers Éthiques dans « Quand faut-il numériser ? (lien externe)»

          Outils - Guide de sobriété éditoriale

          L'édition 2025 de « Sobriété éditoriale, le guide pour écoconcevoir vos contenus (lien externe) » est soutenue par l'Ademe.

          Ce guide s'adresse :

          • aux acteurs de la communication responsable (rédacteurs, producteurs et responsables de contenus, chefs de projets éditoriaux, etc.),
          • aux autres disciplines du numérique responsable (accessibilité, design, écoconception web, référencement, etc.).

          Cette 2ème version correspond à la mise à jour du guide publié en 2022. Elle est notamment enrichie : 

          • de 3 ans de retours et d'expérimentations terrain,
          • des relectures de la communauté numérique responsable,
          • de nouvelles rubriques dédiées : réseaux sociaux, print et IA générative,
          • d'un nouveau chapitre consacré à l'intégration de la démarche dans son organisation.

          Outils - Référentiel de conformité

          Le but de ce référentiel est d'auto-évaluer sa démarche en sobriété éditoriale grâce à un cadre structuré et objectif.

          Il est organisé selon les étapes de l'audit, à savoir : 

          • parcours utilisateur·rice,
          • singularité de l'organisation,
          • qualité des textes,
          • lisibilité du contenu,
          • pilotage des contenus.

          Une fois l'audit réalisé, il est possible de communiquer sur la démarche :

          • dans une page relative à l'écoconception du site (ou à sa déclaration environnementale),
          • dans une page présentant la démarche d'accessibilité (langage clair).

          Comme il est possible de réaliser une déclaration de conformité. Toute la documentation nécessaire est disponible sur le site de Cyclop Éditorial, à la rubrique Référentiel de conformité (lien externe)

            Démarche d'appropriation

              L'accompagnement des organisations s'inscrivant dans une démarche de sobriété éditoriale peut prendre la forme suivante : 

              • atelier de sensibilisation des équipes (service communication, mais aussi hiérarchie et parties prenantes),
              • ateliers de mise en pratique (cadrage des besoins publics et parties prenantes, analyse de l'utilité des messages et de la fréquence de publication, qualité du langage clair des contenus, etc.),
              • rédaction d'une charte de sobriété éditoriale (avec une personne référente de l'organisation),
              • évaluation (via un jeu de cartes),
              • feuille de route (pour chaque département de l'organisation).

              Freins

              Plusieurs freins ont été rencontrés lors de la mise en place d'une démarche de sobriété éditoriale dans certaines organisations.

              Freins côté organisations :

              • peur de perte du SEO, 
              • séduction par les outils faisant oublier le message et les objectifs de communication,
              • décalage entre la vision centrée utilisateur et la communication institutionnelle,
              • peur de supprimer des contenus,
              • maintien de la démarche dans le temps.

              Freins côté communicant·es : 

              • nécessité de convaincre la hiérarchie du bien-fondé de la démarche,
              • absence d'un processus de gestion de l'information au sein de l'organisation,
              • site externe utilisé comme une base de données par les services. 

              Plaidoyer

              Afin de lever ces freins, voici quelques arguments pour convaincre.

              Côté organisations, la sobriété éditoriale permet : 

              • d'améliorer la qualité du référencement,
              • de se concentrer sur le besoin usager,
              • d'offrir une meilleure expérience utilisateur,
              • de parfaire son image à travers une communication plus responsable.

              Côté communicant·es, c'est l'opportunité : 

              • d'optimiser la charge de travail.

              Ressources

              Récapitulatif des ressources citées :